
2009 - 2017
Alice : Le long chemin d'une renaissance
C’était une locomotive oubliée, silencieuse, figée dans le temps.
ALICE dormait, posée là, presque comme un décor, une coquille vide accompagnée de sa chaudière neuve, abandonnée au regard des curieux. Pendant longtemps, elle ne suscita que peu d'intérêt.
Les anciens bénévoles de la TRANSVAP, forts de leur expérience avec la 030T9, estimaient qu’elle suffisait bien à faire vivre le rêve vapeur.
Mais en 2007, le temps rappela à l’ordre. L’épreuve décennale de la 030T9 se révéla plus complexe que prévu, forçant l’association à une année blanche, sans le moindre panache de vapeur dans les campagnes sarthoises.
Cette période laissa songeur de nombreux bénévoles.
En 2009, des discussions entre bénévoles émergent en regardant ALICE, cette grande dame endormie, et l’idée germa:"Et si on la faisait revivre ?"
La tâche s’annonçait titanesque. Dès le premier regard sous ses jupes d’acier, le constat fut sans appel : les essieux d’origine étaient brisés, inutilisables.
Mais rien d’insurmontable pour ces bénévoles passionnés. Ils avaient la volonté, l’énergie, et bientôt, ils allaient avoir le soutien.
Un simple mail fut envoyé à la DRAC et au Conseil Départemental de la Sarthe. Une question honnête, directe : "Nous voulons restaurer ALICE. Pouvez-vous nous aider à financer de nouveaux essieux ?"
La réponse ne se fit pas attendre :oui. Nous étions en 2009. L’aventure pouvait commencer.
Les débuts furent laborieux. Il fallut d’abord faire l’inventaire des pièces, entassées depuis des années dans un vieux wagon. Un puzzle géant, sans notice, sans certitudes.
Les séances s’enchaînaient, parfois dans le doute, souvent dans le froid, mais toujours dans l’espoir. ALICE devenait peu à peu le fil rouge de l’atelier, un projet fou devenu moteur de cohésion.
Mais la patience allait être mise à rude épreuve. Sept longues années furent nécessaires pour voir naître les nouveaux essieux, forgés avec soin en Allemagne, à Meiningen.
Les lenteurs administratives ralentissaient tout, comme si le passé refusait de laisser ALICE renaître. Mais en février 2016, un camion arriva enfin. Les essieux étaient là. La dernière ligne droite pouvait commencer.
Les mains noircies d’huile et les vis serrées à l’extrême, les bénévoles travaillaient sans relâche.
Une date les guidait : 2017, l’année des 100 ans d’ALICE. Il fallait qu’elle soit prête, qu’elle roule, qu’elle chante à nouveau le chant de la vapeur.
Et le 31 janvier 2017, un souffle chaud s’échappa enfin de sa cheminée. Une première fumée, timide, puis puissante, salua les années de travail.
ALICE était de retour, 25 ans après son dernier soupir. Il ne restait plus qu’à lui offrir une robe neuve, à la hauteur de sa noblesse : une belle peinture verte.
Le 1er août 2017, ALICE se montra fièrement au public, aux élus, aux rêveurs venus applaudir ce miracle ferroviaire.
Elle roulait de nouveau, portée par la passion, la persévérance, et l’amour de ceux qui avaient cru en elle.
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